Le printemps arrive ... Enfin presque ...

-Bon, avec presque plus d'un mois de retard, voici mon article sur la fin de l'hiver ... Pourquoi je le poste seulement maintenant? Bon nombre d'entre vous le sait. J'en reparle d'ici peu... -


Au niveau du calendrier, le printemps est là ... Mais au Québec, et plus particulièrement en Abitibi, à peine 15 jours après la date en question, voici ce que ça donne! Une tempête des poteaux. Je vois votre question, pourquoi un tel nom? Parce que la neige se colle de façon verticale ... Regardez bien. Remarquez aussi le caractère très changeant du vent!

Savez vous comment j'ai commencé à voir que la neige fondait? Quand j'ai du me mettre sur la pointe des pieds pour prendre mon courrier. Oui oui, nos boîtes à lettre ont été accroché alors qu'il avait déjà un beau matelas blanc. Environ 50cm ... 

Entre cette merveilleuse tempête de neige et le 30 avril, les températures positives du jour sifflaient doucement le printemps, mais les négatives de la nuit nous rappelaient notre triste réalité: l'hiver est encore bien là!

Inutile de vous présenter ce lac. Le vent a soufflé son manteau blanc, seule la glace reste. Par journée de beau temps, cette étendue se transforme en un miroir géant. L'île aux mouettes réapparaît. Mais il ne faut pas s'y méprendre, le printemps au Québec n'est pas vraiment la plus belle des périodes. La neige fond, laissant apparaître une herbe meurtrie et brûlée par le gel, de la terre gorgée d'eau, un risque d’inondation important (et réel) et une incroyable porcherie par endroit! Je pense que beaucoup de Québécois retrouvent des affaires leurs appartenant au printemps! D'ailleurs, nous même avons récupéré un de nos thermomètres! 

Les Québécois m'expliquaient comment la glace des lacs fond. J'ai toujours eu la même raison: la glace coule. Bon, je ne suis pas une championne de la physique, mais j'avoue que mon ami Archimède me dit qu'il y a un problème quelque part ... Voici une image que mes collègues m'ont envoyée, ça donne une idée.

Nous étions absent, je n'ai pas vu ça de mes propres yeux. J'aurai aimé comprendre ce phénomène. Cependant, une de mes collègues m'a relatée que cette année, le vent a poussé la glace ... Tout aussi mystérieux!

Un anniversaire qu'il n'oubliera pas de sitôt!

Oui, c'est pour l'anniversaire de mon grand frère que nous avons fais le trajet jusqu'à Val D'Or pour faire du chien de traineau!

J'ai eu leur visite fin mars! Quel bonheur! Rouyn Noranda était la destination finale de leur voyage! Pour être honnête, ils ont eu le temps de s’acclimater gentiment, sans choc thermique! Une première étape à New York, où ils ont frôlé le 0°C, puis Montréal où ils ont eu une tempête de neige avec -5/ -7°C et enfin, l'Abitibi Témiscamingue où le matin à 8h, on a relevé du -25°C, et en moyenne en journée, du -15°C! Ils ont survécu! 

Bref, les chiens de traineau! Un rêve. Cette "activité" fait partie des légendes du Grand Nord! Je me voyais mal passer une hiver au Canada, et ne pas essayer! L'anniversaire de mon frère: une occasion en or!

Peu de photo, mais tellement de souvenir dans la tête! 

Vous connaissez peut être, ou non, mon aisance avec les chiens. Peu importe, imaginez une meute surexcitée qui aboie, qui saute partout ... 

Il est impossible de décrire la sensation. C'est un rêve qui s'est réalisé, pour moi en tout cas. Le temps était dégagé, les sentiers n'avaient jamais été aussi bons selon Alain, notre guide.

Mon t'chum étant occupé avec un autre moyen de transport sous le soleil de la Californie, Alain fut mon compagnon de route. Deux heures et demi de paysages époustouflants, de glisse intense, d'interprétation faunique (J'ai vu des empreintes de lynx! :D ), de pilotage (enfin surtout pour Alain et mon frère!) de frayeurs (et de chute ...) et de constat d'un dressage sans faille. Ces adorables chiens obéissent au doigt et aux sifflements de leur maître.

Les chiens de traineau: un Québec authentique! Je le conseille. Si des Québécois me lisent, je vais faire un peu de pub pour Alain, ce passionné des chiens. 

Je ne peux que vous laisser regarder les photos. Parfois, une illustration vaut mieux que de longs discours! ;)

Inouk, le chien mi Huskie, mi loup!

Après une si grande ballade, un repos bien mérité. Leur transpiration gelait presque instantanément dans leur pelage. Un poil rêche mais doux et des chiens non avare de caresses.

Cascades de glace et vent d'hiver!

Tous les Québécois hallucinent sur l'hiver que l'on vit! Ils me disent tous que pour un premier hiver, nous avons été gâté ... Cette allocution est très souvent suivi d'un "Mais ne t'inquiète pas, ce n'est pas tout le temps comme ça !"! C'est drôle !

Ce n'est pas comme si je n'avais pas été prévenu, hein!

En tout cas, pendant que certains se font dorer la pilule sous le soleil de la Californie, mes activités ne sont pas limitées! Bien au contraire. 

Toujours de belles balades en raquettes, comme au Mont Kékéko par exemple. Mes yeux ne se lassent pas de cette nature gelée et des surprises dont elle recèle! Comme par exemple les rochers avec leurs tuques de neige, les cascades de glace, telles des tuyaux d'orgues affutés et ces étendues à perte de vue!

Ce sentier ne m'était pourtant pas inconnu. Lors de l'été indien, nous avions effectué ce même tracé! Mais croyez moi, il ne ressemblait en rien à celui pratiqué en septembre! Cette fois ci, quelques pentes glacées ont du être escaladées! Malchanceuse ou maladroite que je suis, c'est presque arrivé en haut que mon crampon de raquette décroche ... Une belle glissade sur les fesses, suivi d'un rire nerveux en regardant la dénivellation a gravir de nouveau! CRISSE MAIS QUEL CHEMIN JE DOIS PRENDRE!

Encore une fois, certaines photos sont presque superposables! Incroyable!

 Ça valait bien tous ces efforts!

En dehors des raquettes, que peut on faire comme activités pour changer?! De la voile!

Oui, il n'y a pas que les petits chanceux du bord de mer qui ont le droit de faire ça! Il y a quelques années, j'avais essayé le moutain board sur la plage à Ouistréham. Une grosse bourrasque de vent avait gonflé la voile sans prévenir, me traînant ainsi dans le sable sur quelques mètres, laissant une de mes épaules en compote, et mon visage brulé par le gommage qu'il venait de subir!

On pense que la neige amortit pas mal, surtout quand il y a environ 50 cm de poudreuse... Effectivement, ce n'est pas tant la chute qui est douloureuse, mais bien un visage trempé par la neige et balayé par un vent glacial avec -30°C! Chaque pores de la peau piquent comme si une aiguille de 25Ga et 1 pouce et demi y été insérée! Pardonnez cette référence infirmière, mais là, je ne vois pas comment décrire ça au mieux! 

Ça se mérite une après midi de voile! Parfois, ramper est la seule chose a faire pour avancer dans de la neige non tassée!

Ou quand les raquettes ne servent pas à grand chose!

 Une scène typique au Québec: un garage a bateau avec son ponton privé et le chien qui disparait presque sous la neige du lac afin d'essayer de rejoindre ses maîtres!

Petit selfies du Grand Nord!

Le prochain article? Mon aventure, avec mon frère et ma belle sœur, lors d'une magnifique sortie avec les chiens de traineau!

Comment sauver un Québécois de sa prison de glace?

Non,  il ne s'agit pas d'une question rhétorique mais bien d'une réalité !

Pour reprendre les propos de mes collègues, une fois mon récit finit: "Ça prend un couple d'Français pour que ça arrive!" ...

Vous brulez de savoir ce qu'il s'est passé, nan? Arf, peu importe à vrai dire! :-D  

Je vais essayé de relater cette épopée au mieux ... Le but: que vous pleuriez de rire en imaginant la scène pour finir sur un "mais il lui ont vraiment sauvé la vie!" ... En toute modestie, hein! :-D 

Tout commence par un magnifique mercredi ensoleillé et frais de février. Sans doute un petit -20/-25°C. Une journée comme les autres, en soi: je suis en off, je veux sortir pour profiter de cet hiver exceptionnel et en prendre plein les mirettes ; mon t'chum, lui, un peu bougon car tanné du froid et de la neige. Après stimulations intenses, je négocie une sortie aux Collines d'Alembert! J'ai arpenté ces pentes durant tout l'été. Je sais aussi les trails bien tassées: temps que l'on ne sort pas des traces, aucun risque d'avoir de la neige jusqu'à la taille. La paire de raquette ne s'impose donc pas.

15h: nous arrivons au parking voulu. Les lieux sont DÉ-SERTS: les deux maisons à proximité (~ 500m) semblent n'avoir aucune âmes qui vivent en leurs possessions! Mon t'chum n'ayant jamais mis un orteil là bas, c'est tout surpris qu'il se fait accueillir par ce magnifique Bouvier Bernois! Oui, lorsque l'on se promène aux Collines d'Alembert, il n'est pas rare d'avoir sa compagnie durant la balade. On joue avec, on le flatte, on s'émerveille devant ... Puis on commence à se mettre en marche, précédé de notre nouvel ami! 

Et là, une voix semble se faire entendre. On se regarde: " c'est toi qui a parlé ?" "Nan, ce n'est pas, toi?" ... Bon, on conclue à un écho, ou un bruit que nos oreilles auraient interprété comme une voix. Trois pas, puis, malgré les craquements de la neige sous nos pas:

"Hey là, au secours, venez m'aider!" ... 

Nan, là, on ne rêve pas. Mais nous n'avions pas réussi à déterminer d'où ce SOS provenait. On scrute autour de nous, éblouis par le soleil, on distingue en même temps deux moufles beiges dansantes vivement au sommet d'une butte de neige d'environ 2 mètres! O-o 

Vous voyez le tableau? Vous imaginez nos têtes ? !

Mon t'chum grimpe sur la butte. Moi, trouillarde, je me contente de le mettre en garde: "Wooh fais attention, tu n'as pas de raquettes, je ne pourrai rien faire si tu t'enfonces!". Et, soyons honnête, tous deux, nous avons eu une vieille pensée archaïque de Français se sentant en insécurité: l'idée d'une embuscade nous a traversé l'esprit ... Oui oui, c'est grave ... Bref!

Voyant que mon t'chum semble avoir de la misère a comprendre la situation, et piquée par ma curiosité, je monte à mon tour!

Je complète la scène : un jeune garçon, 16 ans à tout casser. Seul son tronc est visible, et semble mobile ... Dans un charabia on comprend qu'il est bloqué depuis environ 2 heures, qu'il crie au secours depuis autant de temps, en vain. Il nous parle d'ouverture de cheminée pour faire du feu ... On ne saisi pas du tout le pourquoi du comment! Mon t'chum cherche à le sortir de là en le tirant par les bras, en faisant travailler ses cuisses et en lui hurlant "mais pousse sur tes jambes toi aussi!" ( Ceux qui connaissent sa patience légendaire doivent être bidonnés devant l'écran!)! Oui, il bouge, mais il semble prit au niveau du bassin! 

Puis, ce jeune homme demande à ce que mon t'chum descende en contre bas de la butte, vers le bois (donc le parking derrière nous), passe dans le trou pour récupérer une scie! Une scie? Ben voyons, et puis quoi encore?

Il s'exécute, descend la pente, se mets à quatre pattes, passe la tête dans le fameux trou, et là, voici sa vison: un immense igloo avec une hauteur de voûte d'environ 2 mètres, une scie au sol à 2-3 mètres de l'entrée et, au fond, des pieds dans le vide! Dans le vide, OUI!

Légèrement claustrophobe, et avec sa blonde qui lui crie: "Nan mais ne rentre pas là dedans, ça peut s'écrouler !" ( Le Québec m'a changée mais ne m'a pas nécessairement rendue plus téméraire! :-D ), il fait demi tour ...

L'histoire s'étoffe peu à peu, on commence à comprendre: il a fait son igloo. Voulant y faire du feu dedans, il a creusé une cheminée de l'intérieur, puis, il est ressorti dehors pour l'ouvrir au pied, en tapant dessus ... Ça s'est effondré, il a glissé dedans, s'est rattrapé in extremis avec ses épaules. Il a lutté pour se sortir de la à la seule force de ses épaules. Il a transpiré, il a créé un frottement, la neige a fondu puis gelée immédiatement après, l'emprisonnant avec un anneau de glace au niveau de sa taille! 

Comment allons nous faire pour le sortir de là ? Inventaire rapide du matériel à notre disposition: une raclette pour la voiture, une scie dans l'igloo et ... Rien d'autre!

Au moment où mon t'chum s'essaye avec la raclette, en brisant la glace retenant prisonnier notre protagoniste, les voisins reviennent d'une run en Skidoo! Je saute sur l'occasion. Deux jeunes hommes: "Allô, je crois que ton jeune voisin est coincé dans la neige, mon t'chum essaye de le sortir de la mais nous n'avons aucune corde, aucune pelle, rien pantoute!" ... Je vous laisse imaginer son regard ...

Puis: "euuuuuuuh ... Oh OK OK, on arrive"

Il enjambe sa monture et en lui indiquant le lieu: hallelujaaaaaaah! Au loin, j'aurai presque perçu dans le regard de ce jeune homme celui de Michel Siffre "délivré" de la grotte de Clamouse après 61 jours privés de tout repères temporels! 

Pour clôturer cette histoire, il est quand même redescendu dans son igloo pour récupérer sa scie ... Et le Bouvier Bernois s'avère être son chien!

Morale de l'histoire: dressez bien vos chiens, histoire qu'ils ne vous laissent pas tomber quand vous en avez besoin! :-D 

Ah, et voici les quelques clichés de cette "balade"! Malheureusement, je n'ai pas eu le reflex de photographier le lieu où s'est déroulée la scène, ni même l'igloo ...

De la neige, de la neige et encore de la neige!

Piouuuff, il va falloir que j'améliore mon rendement. J'ai déjà bien mieux fait qu'un seul tout petit article par mois! Sans me justifier, ces derniers temps ont été très ... mouvementés. Entre les ami(e)s et la famille qui me manquent, les nouvelles outre Atlantique qui bouleversent toute une vie, les désillusions et le réajustement des choses que je pensais trouver ici, la paperasse pour éviter d'être un clandestin, le départ d'un Ami de toute la gang de Français qui "poursuit l'aventure" ailleurs, sur cette bande de Terre d'Amérique du Sud, entre ciel, mer et Cap Horn ... Et dernièrement, l'envol de mon chum qui touche, désormais, un de ses rêves du bout des doigts! Ça en fait des journées bien remplies et des nuits sans sommeil!

Tout ça pour dire que s'il y a des absents, il y a aussi des personnes bien présentes! Et avec eux, je continue de profiter du plein air et des joies de l'hiver. Il faut l'avouer, c'est bientôt la fin de cette saison et j'en suis presque nostalgique. Peut être parce qu'il s'agit de mon premier. Ça va me manquer de ne plus voir mes voisins pelleter toute cette neige, de ne plus avoir la sensation de marcher dans mon sable de Normandie, malgré mes grosses bottes, plus de pommettes toutes rosées et de goutte au nez gelée! Enfin, il me reste encore un bon mois je pense! :D

Voici les photos des dernières ballades.

Au Lac Beauchastel.

Les fameuses cabanes à pêche!

Le Mont Kékéko

Le Lac Beauchastel

  AAh oui, et nous sommes aussi retournés au Parc Aiguebelle, vous savez, celui que j'ai photographié sous tous les angles durant l'été! Je voulais voir ce Lac gelé avec sa passerelle! Hélas, ce parc, en hiver est tout de même décevant: beaucoup moins de sentiers et de points de vue accessibles, pour ne pas dire aucun. Une fois la voiture parkée, il faut énormément marcher pour commencer a voir des paysages grandioses. Après cinq kilomètres dans la neige, même avec des raquettes, entamer l’ascension d'un petit mont s'annonce périlleux.

Enfin, il y a quand même de très belles photos. 

En été, on distinguerai un barrage de castor ici

 Je me revois cet été, au bout de ce pont, assise sur une pierre, a pleurer toutes les larmes de mon corps tellement j'avais mal. Une entorse? Noon. Une grosse égratignure? Naan. Simplement des piqûres de maringouins qui avait fait tripler de volume mes chevilles.



Maintenant, je vais vous faire un petit avant/après, ou été/hiver plutôt!

Certains chanceux ont pu monter sur la passerelle. Je dis bien "chanceux" car même ce sentier est fermé! Dommage.

Il va être temps que j'aille me préparer pour aller travailler. Il est bientôt 14h et je suis toujours en pyjama ... Mouais ... Je vais aussi me dépêcher de finaliser cet article avant que mon ordinateur de s’éteigne. Oui, il est comme ça maintenant, un peu fainéant sur les bords ... Et fatigué aussi.

Dans un prochain article, je vous raconterai comment nous (enfin, surtout mon chum. Moi, c'est juste que j'ai insisté pour que l'on aille là bas!) avons sauvé un Québécois de sa prison de glace! :D

 

Oui, il faisait frette ce jour là ...